Le fret maritime est un secteur sous haute tension en 2021, en raison des nombreuses incertitudes pesant sur le commerce mondial, en partie à cause de la crise sanitaire de la Covid-19

Dresser un éventail de scénarios pour le fret maritime mondial en 2021 n’est pas un exercice aisé. Et pour cause, ceux qui s’y sont risqués en 2020 ont vu leurs prédictions fortement contrariées. L’augmentation significative des taux de fret au cours de l’année passée nous permet néanmoins d’esquisser plusieurs scénarios de sortie de crise selon l’évolution de l’épidémie et les autres facteurs d’évolution du marché.

 

Les stigmates de 2020 : l’incertitude au cœur de tous les débats autour du fret maritime

 

L’année 2020 a profondément modifié les équilibres du transport maritime mondial : les chargeurs n’ont pu bâtir leur compétitivité sur leur capacité à réaliser des économies d’échelle et à optimiser leurs coûts. La chute drastique des volumes de marchandises échangés a également bouleversé tous les objectifs de rapidité et de diminution des coûts poursuivis par les supply chain managers.

Établir un calendrier précis de normalisation des échanges internationaux serait fort imprudent. Voici en revanche les principaux critères qui influenceront la demande mondiale au cours de l’année :

  • La progression des campagnes nationales de vaccination à travers le monde devrait continuer de soutenir le niveau de la demande
  • La bonne application des principaux plans de relance et autres dispositifs de soutien aux économies devrait également soutenir le niveau de la demande
  • Le relai du e-commerce pour pallier les fermetures de commerces et les restrictions administratives est un nouveau canal de distribution en forte croissance
  • La confiance des entreprises dans le rythme de guérison de l’économie mondiale est un autre sujet capital pour les anticipations des agents économiques

 

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Les principaux scénarios du fret maritime en 2021

 

L’année 2021 ne sera probablement pas celle d’un retour à la normale. La crise sanitaire mondiale qui persiste et la lenteur des politiques vaccinales en Europe conduit à une anticipation générale de baisse des capacités de transport par rapport au niveau d’avant-crise. Pour autant, le début de l’année 2021 voit la demande monter en flèche, provoquant une hausse importante des taux de fret. Le manque de places disponibles à bord des navires touche particulièrement les flux entre l’Asie et le Moyen-Orient. Aussi, les produits alimentaires supportant des marges historiquement faibles supportent difficilement cette hausse des coûts du transport.

Ainsi, les taux de fret maritime sont majoritairement attendus en hausse : la demande demeure très soutenue et les capacités limitées, ce qui engendre une augmentation importante des prix. Les surcharges liées à des Peak Season Surcharge ou au manque d’équipements devraient continuer à se multiplier.

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Certains experts anticipent une diminution de la demande au cours du deuxième semestre 2021, en raison d’un excès de stock et de faillites liées à l’arrêt des mesures économiques de soutien. Ceci nourrit des inquiétudes notamment pour les PME-PMI dépendantes des exportations.

Enfin, un ultime scénario de conflits entre les compagnies maritimes et les chargeurs ne peut être exclu. L’hypothèse de recours en justice contre les compagnies maritimes pour abus de position dominante, en raison de tarifs trop élevés, pourrait conduire à l’apparition de nouveaux schémas logistiques, via une substitution des flux vers le ferroviaire. Les liaisons ferroviaires à grande vitesse entre l’Asie et l’Europe se sont déjà significativement développées depuis le début de la crise sanitaire, et pourraient prendre une place de plus en plus grande. La stabilité des prix et la capacité du secteur à adresser le niveau de la demande mondiale demeurent néanmoins une incertitude.

 

Un bond vers l’avenir : 2021 devrait voir l’accélération de nombreuses tendances

 

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La crise économique nous apporte également son lot d’opportunités. Bien que la Chine domine toujours le commerce mondial, représentant à elle seule 20% des flux transportés par voie maritime, le protectionnisme commercial incite les entreprises à diversifier leurs approvisionnements vers des marchés alternatifs. Plusieurs chefs d’entreprises, à l’image du PDG de CMA CGM, anticipent une relocalisation de plusieurs fabrications, plus proches des consommateurs finaux. Cette tendance de fond favorise les flux de transport intra-régionaux, au détriment des échanges transcontinentaux.

2021 devrait également voir se développer l’utilisation du GNL comme carburant pour les bateaux. On estime que les exportations de GNL provenant des États-Unis devraient augmenter de 30 % au cours de l’année. En parallèle, de nombreux travaux de R&D sont menés concernant l’hydrogène.

Enfin, la transformation numérique des bateaux devrait incontestablement se poursuivre au cours des prochaines années. Les systèmes d’information sont les grands bénéficiaires de ce mouvement, afin de renforcer la résilience de la supply chain. Aussi, la cybersécurité devient une priorité majeure, notamment après l’attaque informatique subie par CMA CGM. Ainsi, tendances conjoncturelles et structurelles continueront de se mêler, en espérant voir l’horizon se dégager à la fin de l’année.

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