Le ferroutage présente de nombreuses opportunités pour les entreprises du secteur logistique souhaitant mieux gérer le dernier kilomètre, livrer leurs clients dans les meilleures conditions et repenser leur impact sur l’environnement. Explications
L’ouverture des places financières, l’accélération des échanges et le développement du numérique oblige les entreprises à repenser leur fonction Transport. Désormais, elles opèrent à flux tendus, avec des lots fractionnés. Cela a favorisé l’essor du transport routier. Il occupe aujourd’hui près de 70% du marché du transport français (en quantité de tonnes de marchandises transportées). Cependant, les préoccupations écologiques et la saturation des grands axes routiers pose les limites de ce système. Dans ce contexte, les entreprises doivent impérativement bâtir des solutions alternatives. Le ferroutage en fait partie : l’objectif est d’utiliser le transport ferroviaire, complété par le transport routier. De nombreuses autres combinaisons sont possibles : ferré/maritime, maritime/route, etc. Le ferroutage remporte de plus en plus d’adeptes au quotidien en raison de ses nombreux avantages. Explications.
Ferroutage : lutte contre la saturation des infrastructures routières
Comme nous l’avons déjà esquissé en introduction, le ferroutage répond à un impératif économique et écologique. Depuis les trente dernières années, le trafic lié au transport de marchandises a augmenté de 40% ! Il devrait continuer de croître fortement dans le futur. Le transport ferroviaire apparaît donc comme une infrastructure à la hauteur pour le désengorger. Les projets de rééquilibrage se multiplient. D’ailleurs, le fer souffre d’un manque de fiabilité perçue par les clients. Les trains de marchandises circulant à plus faibles vitesses (aux alentours de 100 km/h) ont tendance à être écartés pour les trains de voyageurs qui bénéficient d’une priorité de passage.
Le gouvernement français et les collectivités locales soutiennent ces projets grâce à des aides financières. Il est donc nécessaire d’approfondir encore les conditions de l’intermodalité, à ne pas confondre avec le transport multimodal, et d’octroyer une place plus grande aux activités de fret.
Ferroutage : un environnement plus performant et plus sécurisé pour vos transports
L’écologie s’impose au cœur des pratiques des entreprises. Le transport routier pose la question des émissions de gaz à effet de serre qu’il provoque. Aussi, l’intensification de la pression concurrentielle entraîne parfois le non-respect des consignes de sécurité routière. Cependant, sur de longues distances, le ferroutage réduit considérablement les risques d’accidents de la circulation. Aussi, le transport routier augmente la pollution de l’air. Le transport de matières dangereuses est mieux assuré par le rail.
Enfin, le transport ferroviaire nécessite moins d’infrastructures, et dégrade peu les paysages naturels. Les infrastructures routières et autoroutières sont nettement plus consommatrices que celles nécessaires pour le fer.
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Ferroutage : les contraintes à ne pas négliger
Un premier problème de taille se pose : les compagnies ferroviaires sont confrontées à un problème majeur de rentabilité. Pour être en mesure de concurrencer le transport routier, le prix du ferroutage doit largement diminuer. C’est donc un élément à prendre en compte dans le calcul du prix de transport des marchandises. Le développement du ferroutage est fondé sur une faible rémunération du maillon ferroviaire afin de préserver la compétitivité de la chaîne intermodale face à la solution routière. La SNCF s’est engagée pour améliorer la productivité de l’exploitation ferroviaire dans les années à venir.
Aussi, les normes de qualité exigées par les clients sont définies sur la base du référentiel utilisé par le transport routier. Le ferroutage n’apporte pas toutes les réponses aux entreprises en matière de fréquence des acheminements, de temps de transport, de traçabilité, ou des connexions routières. Il existe donc un écart entre ce que propose l’offre, et ce qu’exige la demande.
Le ferroutage comprend deux opérations de transbordement, générant trois dangers importants : davantage de retards, des risques de dommages, des problèmes de livraison.
Le ferroutage n’est pas encore optimal en France, mais tend à s’imposer peu à peu dans le paysage logistique français. Il concurrence encore difficilement les poids lourds et le transport routier. Le marché demeure en pleine expansion, grâce aux dispositifs publics de soutien, et aux innovations des entreprises sur le marché. Son développement demeure soutenable à moyen et long terme, compte tenu de tous les enjeux positifs auxquels il répond.